Broder un vêtement en jersey

Je brode rarement de T-shirts, encore moins de pulls ou gilets. J'ai toujours peur que le tissu ne bouge, que la broderie "tire", bref, que le résultat soit assez moyen. Oui mais voilà, j'ai dû m'y remettre récemment et je pense que cela mérite bien que j'y consacre un lundi broderie.

Une fois encore, tout est dans la préparation. Voici donc une "checklist" de choses à vérifier avant de commencer votre broderie.

Le renfort de broderie

S'il y a bien un cas où le stabilisateur de broderie est indispensable, c'est celui-là. Le jersey étant par définition souple, extensible, élastique, facilement déformable, il est obligatoire de mettre un renfort.

Et là 2 écoles s'opposent :
- Celle qui recommande de coincer seulement le renfort dans le cadre puis de coller ou fixer à l'aide d'épingles ou de faufilage  le vêtement sur ce renfort. Cela permet notamment de ne pas laisser de trace du cadre sur le vêtement (mais cela n'évite pas les résidus de colle ou les petits trous des aiguilles). Cela peut s'avérer également pratique si l'on veut broder de petites zones, difficilement "coinçables" dans le cadre.

- Celle qui considère que l'on peut très bien mettre le renfort ET le tissu dans le cadre. C'est mon cas. Je préfère le plus souvent cette méthode car le tissu est alors bien maintenu (à condition de le coller sur le renfort). Quant aux traces laissées par le cadre, elles disparaissent sans souci au lavage (je lave de toutes façons toujours les vêtements après broderie ou couture pour faire disparaître les traces de colle, de renfort ou de crayon). Alors, sauf s'il s'agit d'un vêtement que vous ne pouvez pas laver dans la foulée (pour un cadeau par exemple), ou vraiment très fragile, je pense que cette solution est la plus simple.

Attention, ne prenez pas un renfort hydrosoluble pour un vêtement dont la température de lavage est basse (comme la laine, le cachemire...), car il ne se dissoudrait pas correctement et laisserait un aspect cartonné au niveau de la broderie. Prenez par exemple un renfort que vous pourrez déchirer par la suite en suivant les contours de la broderie.

L'hydrosoluble fin (avalon)

C'est ce type d'hydrosoluble que l'on utilise pour broder de l'éponge (celui que l'on place au-dessus). Il est également très recommandé pour broder par exemple du jersey éponge, des pulls ou gilets en laine (et même en coton) car il permet d'éviter que les fils ne se retrouvent emmêlés dans le "relief" du vêtement. La broderie est également bien uniforme même si les mailles sont grosses.

J'avoue que j'en utilise également pour broder des T-shirts, même si cela n'est pas complètement indispensable. Certes, cela a un petit côté "ceinture et bretelles", mais cela m'a au moins permis d'être entièrement satisfaite de mes dernières broderies sur T-shirt, et c'est déjà ça!

Les aiguilles

Il existe des aiguilles spéciales pour le jersey (des aiguilles à pointe boule). Si elles sont fournies avec votre machine (elles sont dorées), c'est le moment de les utiliser. Leur bout arrondi permet de passer facilement entre les mailles et de ne pas casser le fil du vêtement.

Vous pouvez maintenant broder sereinement (enfin, presque!) votre vêtement. Une fois la broderie terminée, je vous conseille de retirer les excédents de renfort doucement, sans trop tirer dessus, afin de ne pas risquer de déformer le tissu ou même de le déchirer.

Voici donc comment j'ai pu réaliser ces broderies sur jersey éponge (dont je vous ai déjà parlé ici) ou sur un petit gilet fin en coton (et oui, encore un appliqué cache-misère).

Et si tout va bien, demain, je vous montre la broderie sur T-shirt réalisée pour mon homme de la part de ses enfants pour la fête des pères (et dont je suis assez fière!).

Très bonne semaine à toutes (c'est l'été aujourd'hui, on y croit!)!!